Elle s’est réveillée un jour, a regardé autour d’elle et constata le vide et le désordre total. Comment a-t-elle pu dormir dans un fouillis pareil?
Quand elle y pense, c’est une partie de sa vie qui fut un entier tohu-bohu, des pensées pêle-mêle, des idées qui tourbillonnèrent autour d’un foyer vide d’elle l’avide, passionnée. Elle en vient à se poser une question vague, interrogation stérile dont la réponse s’enfouissait dans les temps anciens :
Les passions sont-elles causes de nos erreurs ?
La passion est-elle une erreur ?
Des moments comme celui-là, des moments d’une extrême lucidité, passent fugaces, un nuage furtif s’en allant féconder d’autres terres plus propices à enfanter l’espoir lunatique.
Elle n’est plus qu’une rumeur, une âme déchirée, un regard qui se dérobe derrière ses verres colorés, ce qu’il en reste puisqu’elle le perd au fil des jours.
Des rêves qui s’implantent dans une terre pauvre, dure, calcique, un complot meurtrier tueur d’idées.
Elle redélire. Elle en est consciente. Elle, qui se voit à travers un miroir rouillé, glace épaisse, ancienne, débris de tous les temps succédés sur terre. Elle n’est pas aussi vieille que cela, cependant elle le sentit dans sa démarche lourde et les premiers cheveux blancs qu’elle n’eut pas.
Ses rêves furent un leurre sur des voies escarpées qui s’oublient sur les collines du renoncement où loups et louves hululent (pauvres oiseaux nocturnes).
« Oui, Srisser dehbou est passée par là ».
Que de collines aux couleurs du spectre lumineux : vert espoir, jaune d’or, rouge sanglant de colère, noir cendre, blanc néant (le non-être a-t-il une couleur ?), bleu ciel, marron terre,… où habite-t-elle (tintement d’or) kidnappée par l’ogre qui dort cent ans, se lève subitement et sauve les amants en fuite des châtiments qui leur sont réservés par le sort déchaîné ?
Fuir quand on est né cheval, alors qu’un coq et un cochon sont sur selle, on se demande pour quand la chevaline de grippe ? L’élément feu s’en mêle, elle n’est plus d’aucun lieu.
La Aile vole en corbeau, agora électrique, se pose sur une épitaphe :
« Ici repose la princesse Vampire, ancêtre du comte Dracula »
Voie du souvenir…
Et je trace.
Elle n’est qu’un soupçon d’existence. Un dernier soupir, un naufrage, une dernière promesse de pluie.
Puisse-t-il pleuvoir des coccinelles ou Ladybird,
Le choix vous revient
Entre langue et tongue !
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