
Dans le vide de la parole se manifeste l’homme, en tant qu’un sujet de nature indéterminé. L’homme n’est pas un être achevé. La parole est essentielle à l’homme car elle lui permet de tenter de tout comprendre, de tout dire, de s’assimiler ce qui lui semble le plus étranger, agir dans des situations, bref, exister.
samedi 18 juillet 2009
Diatomée des terres arides.

mercredi 8 juillet 2009
Le Balcon : de la perdition et de la perversion humaine
Dehors, la révolution gronde. Au bordel, Mme Irma règne jalousement sur son petit monde. Dehors, l’autorité vacille. Au bordel, un évêque ? Un juge ? Un général ? Fantasment à qui mieux mieux. Dehors, la ville est à feu et à sang. Mais que fait donc la police ?
Dans cette pièce, fable sordide appartenant à la mythologie contemporaine, Genet divise les espaces : La pièce vacille entre un intérieur luxueux, fantaisiste, éphémère et un dehors « no man’s land » des révolutions individuelles enfouies. L’auteur ne distingue ni époque ni pays précis, elle s’inscrit dans un « maintenant » intemporel.
Jean Genet divise les hommes, les uns ceux de la maison close, s’abandonnent dans une virtualité totale ; les autres ceux de dehors, également en perdition mais dans une réalité beaucoup plus concrète, s’adonnent à une lutte rebelle. L’urgence de la situation est grande, les maux aussi.
Le Balcon est par sa multiplicité et sa complicité, une pièce foisonnante qui permet l’exploration et la dissection des facettes humaines.
Le Balcon, théâtre de la transition entre une crise individuelle et une crise collective, inscrivait déjà ce thème. Et alors que la révolution s’engage dans la ville, le « Grand balcon », maison de prostitution, apparaît comme une réelle existence, comme l’essence du théâtral.
« Un des thème de cette pièce la mort définitive de mythes déjà exténués et la naissance d’un autre, arrogant sans doute, mais qui serait peut-être s’accepter cette naissance au fond d’une misère et d’une objection mythique. » Roger Blin.
Cette présentation est remarquablement structurelle pour un théâtre de la guerre en déplaçant paradoxalement son référent. Elle postule peut-être pour une représentation de la guerre plus universelle. Elle fait du théâtre une pratique transitoire.
La maison d’illusion est définit comme tant un lieu « Qui représente la société, (où) de petite gens jouent la réalisation de leur rêves ». De là le statut de la maison d’illusion se définit ouvertement comme artificiel. Irma, ne dissimule aucunement le mensonge que recouvrent les mythes sociaux dont s’inspirent ses clients. Elle n’abuse personne, C’est par cette franchise qu’elle oppose sa maison à la société hypocrite.
La victoire d’Irma fut la transformation du balcon d’un bordel, reconnu depuis longtemps comme un paradis du toc, en un lieu phare pour le peuple vaincu. Celui-ci ne peut plus croire en l’authenticité des dignitaires qui le gouvernent. En faisant tomber leurs masques, ils abandonnent du coup leur identité. L’institution d’Irma est désormais le siège du pouvoir.
Le balcon, maison d’illusion, est le premier espace qui marque la réalité à l’intérieur de la pièce, lieu de la révolution, il n’en est pas moins lieu de fantasme où le pouvoir naît et prend forme.
Le deuxième espace, indique la réalité extérieure, à savoir celle des spectateurs hors du théâtre, il y est fait allusion à la fin de la pièce :
« Carmen ?...Carmen ?...Tire les verrous, mon chéri, et place les housses… (Elle continue d’éteindre.)Tout à l’heure, il va falloir recommencer…tout rallumer … s’habiller… (On entend le chant d’un coq.)… s’habiller…ah, les déguisements ! Redistribuer les rôles…endosse le mien… (Elle s’arrête au milieu de la scène, face au public.)…préparer le votre…juges, généreux, évêques, chambellans, révoltés qui laissez la révolte se figer, je vais préparer mes costumes et mes salons pour demain… il faut rentrer chez vous, où tout, n’en doutez pas, sera encore plus faux qu’ici…Il faut vous en aller… vous passez à droite, par la ruelle… (Elle éteint une dernière lumière.) C’est déjà le matin. Un crépitement de mitrailleuse. » Rideau.
vendredi 3 juillet 2009
Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur
