dimanche 30 août 2009

La nostalgie de l'absolu.


Y a-t-il déclin des religions en faveur des doctrines nouvelles (marxisme, psychanalyse, structuralisme anthropologie...) qui ne sont plus nouvelles pour autant ? Car ce qui frappe l’esprit ces derniers temps c’est le retour à la spiritualité sous toutes ses formes. Qu’elle soit bouddhique, shinto que, hindoue ou autre spirituelle synergie et présence au cosmos.

La question qui se pose avec insistance demeure le Pourquoi? Quelles sont les causes de ce déclin du religieux ?

La première des raisons est le relativisme scientifique (la reconnaissance). Selon Steiner, une religion n'est pas irrationnelle du moment qu'elle est fondée sur des structures, des normes.

La deuxième raison est l'influence du siècle de la lumière. Né du scepticisme face à la religion. Pour Pascal, la raison et non le doute, le XVIII siècle, le doute, l'ironie... taxer la religion de superstition. Tout ce qui n'est pas européen est taxé de sauvage, ajouté à cela le déclin du christianisme à cause des pratiques abusives du clergé.
Troisième raison le darwinisme a prouvé que l'origine de l'homme est animale et nous fûmes des animaux dotés d'intelligence et doués de paroles.

Que peuvent les croyances en face de ces trois raisons?

Le religieux ne fait pas recours aux preuves, le scientifique fait appel à des éléments palpables; le religieux a un rapport étroit au mot, le scientifique aux formules.
Le résultat de ces trois éléments opère des transformations sur la religion de manière à ce qu'elle devienne une convention sociale, une courtoisie, un lieu pour se montrer.
Or, la religion n'est pas forcément « modernisable », elle est ce qu'elle est, les pratiques religieuses, oui.

Dès qu'un vide se trace à l'horizon, un dessèchement, la substitution devient un besoin et trouver un palliatif une nécessité.
Nietzsche a proclamé dans un premier temps « dieu est mort » avant de parler du grand « Retour ». Est –ce que la mort de Dieu prouve qu’il n’existe pas ?
Absolument pas. L’homme ne peut vivre sans croire.

Selon Steiner, leXIXième et le XXième siècles ont crée des antithéologies, méta religions, les credo de substitution. La religion, pour Steiner, opère comme une mythologie représentant un système relationnel. Qu’est-ce à dire ? Partir d’un point, franchir des étapes et aboutir à un autre point. Cheminement de la création..

A ce niveau, on est tenté de définir ce qu’est une mythologie. La réponse est bien simple en apparence et pourtant si complexe : « une mythologie est un tableau complet de l’homme dans le monde ». Cependant le monde est perceptible alors que l’univers ne l’est pas.
Le religieux fonctionne de la même manière tripartite (Description, Construction, avoir un Idéal).
Le marxisme met en valeur « l’homme social », la psychanalyse s’intéresse à « l’être complet » alors que Lévi-Strauss se concentre sur « l’homme civilisé ».
Les attributs de la mythologie :
• la totalité comme système
• textes canoniques (Le capital), les cinq leçons de Freud, le génie fondateur, les cinq sens…
• L’orthodoxie contre l’hérésie (vérité révélée contre le génie universel)
• Métaphore, geste, symbole, code.

Concluons. Les grandes mythologies élaborées en occident depuis l’aube du XIXième siècle ne sont pas simplement des efforts pour combler le vide laissé par la décomposition de la théologie et du dogme chrétien. Elles sont elles-mêmes une sorte de théologie de substitution. Ce sont des systèmes de croyances et de d’argumentation qui peuvent être violemment anti-religieux, qui peuvent postuler un monde sans Dieu et nier l’au-delà, mais qui par leurs structures, leurs aspirations et ce qu’elles attendent des croyants sont profondément religieux dans leurs stratégies comme dans leurs effets.

De là, la vérité a-t-elle un avenir ?
Si nous taxons la religion de vérité, nous appelons automatiquement à son déclin. Une religion n’est pas nécessairement une vérité, mais c’est un absolu entre l’individu et ce qu’il croit, un absolu mathématique ou L’Un est l’origine de la création.

Il reste pour conclure, à souligner l’aspect capital du rôle que joue la connaissance du vivant dans la théorie. Pratiquement, on ne peut dire que, sans la théorie de la vie on ignore tout de l’animal. Il a fallu le transformisme pour que ce monde magique de la métamorphose devienne le monde rationnel du changement. Avant l’apparition des théories transformistes, qu’elles soient de Lamarck ou de Darwin, l’homme existait dans un monde de formes fixes, auxquelles ne le reliaient que de suspectes parentés de l’anthropomorphisme et de la magie. Il était un vivant isolé dans la vie, capable tout au plus de cataloguer les autres vivants. La théorie viendra ici à point pour mener à bien cet établissement d’une compréhension intime des phénomènes. Et il est nécessaire de donner ici au mot intime son sens plein : grâce au transformisme, le cloisonnement prend fin dans l’univers des vivants, la solitude disparaît et l’homme, tout en conservant sur le monde ses pouvoirs de sujet connaissant et agissant, est rendu à ce monde dont la connaissance et l’action risquait de le couper.
En un mot,il est du monde, il est au monde parmi les arbres et les bêtes et renoue avec l’univers cette complicité panique qui fut la sienne aux origines et qu’il retrouve, non plus sous le masque de la légende et du mythe, mais dans la lumière d’une Vérité qui fait de lui le dernier chaînon de l’évolution.

4 commentaires:

  1. "Le religieux ne fait pas recours aux preuves, le scientifique fait appel à des éléments palpables; le religieux a un rapport étroit au mot, le scientifique aux formules.
    Le résultat de ces trois éléments opère des transformations sur la religion de manière à ce qu'elle devienne une convention sociale, une courtoisie, un lieu pour se montrer.

    Or, la religion n'est pas forcément « modernisable », elle est ce qu'elle est, les pratiques religieuses, oui."

    Excellent kali,je vois que tu tais certaines choses, tu as tort, ce genre de sujet demande une description trop détaillée, il ne faut pas supposer que le lecteur comprenne tout.
    Je reviendrai commenter à tête reposée.
    Youssef

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  2. L'avènement de l'homme constitua une étape originale dans l'évolution du règne animalier. Cet être qui se retrouve doté d'une intelligence exceptionnelle pris conscience de l'univers dans lequel il vit et également de sa condition d'être mortel. Mais son intelligence demeure très insuffisante devant la grandeur et la complexité de la création. La peur de mourir et de ne pas savoir le poussa à imaginer des explications palliatives; ainsi donc fut née la mythologie sur laquelle allait se greffer plus tard les religions , croyances qui se veulent apporter la certitude en donnant des explications définitives et immuables pour libérer l'homme enchainé à son ignorance. Mais l'incertitude demeure du fait des messages contradictoires des différentes religions et surtout des avancées des sciences rationnelles qui sont loin de conforter le bien fondé des différents dogmes.

    Homo sapiens n'a pas a se presser pour vouloir comprendre, il évoluera d'avantage et participera même à sa propre évolution, mais vu sa condition d'être vulnérable éphémère, il aura juste le temps de saisir quelques bribes du secret de l'univers !
    Pour cette raison, la religion demeurera sa seule vérité.

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  3. Kali, je veux mais ne peux rester muet.
    J'essayais de trouver les points de jonction entre les espèces "nécrophiles", qui enterrent leurs mort(e)s voire leur vouent un culte, et les autres catégories, dont les nécrophages ou anthropophages...
    Et il aura fallu que je trouve la réponse ici !
    En couplant ce que j'apprends, grâce à toi, du transformisme avec ce que je pressens du métamorphisme, j'arrive à bon port (même si ce semblant de quai nage en plein récifs)...
    Donc tout dépendrait du dosage mnémo-génétique et de la proportion d'eau métabolique...
    Puisque la matière ne choisit pas la forme de sa manifestation, qui préside au fait qu'une souris ne peut pas pondre des oeufs ?
    Puisque cette clef de "répartition" existe forcément de façon invariable, où réside t-elle ou lui, s'il s'agit d'un programme "sans propriétaire" non encore dans le domaine public ?
    Je le saurais si j'ai le bonheur d'assister à l'avènement d'une nouvelle espèce.
    En attendant ce jour béni, je te lis en gardant bien en mémoire mon gène "Labori" qui me "pousse" au labeur à chaque aurore.

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  4. un débat "avorté" mais intéressant. Mes chers lecteurs avez vous peur de me complimenter. faites sans crainte au moins vous, vous le faites sur un espace publique, et kali vous respecte pour cela. Ne pas avoir honte d'exprimer haut et fort son admiration pour une pensée féminine, on ne séduit pas que par le corps, le verbe et les rimes.
    Youssef, tu m'accuses de taire le détail et d'exposer l'essentiel? oui cher, je ne suis pas lue par des nullards heureusement, qui ont besoin d'être guidés.
    MG, helas mon ami, encore une fois tu as raison, chacun sa religion, chacun sa Vérité.
    Yugurta, on dit communément: un homme est fils de ses oeuvres, continue à labourer, il n'y a pas de sots métiers(inclu corriger des copies), il y a de sots gens.
    je vous laisse deviner la mascarade de la psyphiloantropoconnerie de la "blogma" et la prolifération des "mites".
    Bruit assourdissant de cuillères qui raclent un fond de "jarre" vide et de plus ,elle suinte de partout.

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