mercredi 17 juin 2009

Je le jure.



ce soir, j'avais un rendez-vous galant. rien n'était prévu à l'avance. j'avance, la marche fière, le regard clair derrière mes lunettes de soleil à reflet gris. tout de jaune habillée, je sais, le jaune est une couleur difficile. cependant ma petite robe me sied à ravir et je ravissais, je ravis et je ravirai toujours celui autour duquel ceci tourne. elle tourne. et c'était le cas.
je traverse la grande place Jamaa el fna dans cet esprit là. le là manquait absolument. on dirait un canari jaune qui sautillait et se frayait chemin au milieu d'une place qui grouille, grouille de fourmis. tentée d'en croquer quelques unes? non, non merci.
il faisait beau, le monde est beau, les gens sont beaux, la beauté rayonnait de toute part , derrière mes lunettes grises.
le noeud à la romaine de mes sandales(neuves) en tissu marron glissait. je me sentais jolie et jolie j'étais. au fond d'une passerelle de la ville ancienne, il m'attendait, il me regardait de ses beaux yeux clairs. ils brillaient de mille feux et me souriaient.
le bonheur me souriait de ses yeux verts. mes joues s'empourprent. c'est qu'il est beau de voir le bonheur heureux. je parlais, je parlais, c'est que je deviens bavarde et timide quand je dépose mon masque. le bonheur me regardait parler et soudain son regard clair s'assombrit, des larmes perlaient dans ses yeux cannelle. dans cet arôme douçâtre, j'oubliais mes peines. c'est beau de voir le bonheur pleurer...je riais, sautillais alors que la pluie essuyait les autres odeurs. il ne restait que l'odeur de la terre et des enfants qui couraient dans les champs saluant les premières larmes qui coulaient du ciel. leurs cris emplissaient mes oreilles, infiltrait ma mémoire émotive" a chta ta ta ta ta, awlidat elherrata,..., rah omek tjri ou ti7, rah bak dah ri7..."
première goutte dans la bouche la langue bien pendue , le regard vers le ciel , la deuxième, dans l'oeil, la tête bien renversée pour tout boire, tout voir... éclats de rire.
le bonheur se répandit, sa robe jaune couvrait toutes les misères. je me cherchais et ne me trouvais nulle part, j'étais toute éparse... éparpillée, dissolue dans toutes les larmes qui coulaient de ce regard bleu azur...puis un parapluie me voila la face. un passant m'éclabousse le pied à moitié nu dans mes sandales neuves en tissu marron cannelle. la nuit est là où moi je manquais... la pluie a cessé,les champs et les enfants ont disparu, le bonheur aussi laissant derrière eux des flaques de boues. j'avais mal. mes doigts aussi.
tous étaient emportés par le vent.

"tout bonheur est de volonté et gouvernement...le gouvernement de soi fait partie de l'existence; mieux, il la compose et l'assure".ALAIN

"Il faut jurer d'être heureux", ALAIN, Propos sur le Bonheur.

19 commentaires:

  1. Source ou gisement, veine ou filon ?
    Point de vaine quête en soi lorsqu'en le bonheur l'on a foi!

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  2. J'ose espérer que mon bonheur est contagieux et que tu adhères à mon "parti pris des choses".
    Reviens a "tassa"!
    ta plume manque yuggy.

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  3. Tu étais dehors, hier, au milieu de l'orage? et tu trouvais cela beau? tu m'étonneras toujours toi.
    c'est vrai, il faut ce grain de folie pour créer de belles choses.
    Youssef adhère à ton parti pris des choses.

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  4. bon j'ai pas les yeux bleus ,ni le plumage d'un canari, ni de spartiates marrons canelle, ni de soleil à reflet gris avec les lunettes qui vont avec, ni de fourmis à croquer, ni de herrat pour wlidates echtta...je l'jure !....mais du bonheur j'en retrouve à revendre dans le plaisir de ta lecture...
    j'aime beaucoup la métaphore de la dissolution du bonheur par la pluie...
    et bien sûr t'es belle... :)))

    zemblog...le nuageux... ou nu à jeu, selon l'humeur

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  5. Youssef mon cher, moi même je m'étonne des folies que je fais parfois.

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  6. Zemblog le nuageux, tu excelles au jeu... de mots surtout.
    Ravie que tu trouves goût à me lire...

    Écoutons la pluie remplir les amphores
    qui, hasard des hasard,
    se fardent au goût des syrahs...

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  7. Oups! Trop naze pour pondre un comm qui se respecte!
    Si ça se trouve, j'ai la même paire de sandales :)
    Beau texte!

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  8. Il est des bonheurs instables, précaires, ... à contrario, le bonheur intérieur, celui de l'ascèse, qui n'a pas besoin d'un autrui, peut durer dans une paix interne, rayonne sur les autres.

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  9. journal intime est intéressant comme nom de blog. j'espère que tes spartiates te portent chance. ravie de t'avoir comme lectrice.

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  10. faute d'une vraie retraite on joue au ascètes comme on peut Mounir. la paix intérieur est avant tout résultat d'un travail sur soi.

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  11. j'imagine ce mâle canari ou décoloré , essoufflé et sifflant, au milieu de la foule de jamaa lafna ou tout autres lieux à reflets et éclats de rires affectueux, cherchant son accrocheuse robe de femelle jaune canari avec des sandales neuves à lacets marrons des yeux brillants cachés derrières des lunettes, d'un QI au summum ..comment la troubler? impossible....kalimateuse rimeuse tu es extra.

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  12. aie aie Aziz! Iwa hda 3liya, il n'y a pas encore de canari mâle et s'il se présente, je ne le laisserais jamais s'essouffler ni siffler loin de moi!(sourire) tout est dans le QI, les hommes fuient les filles intelligentes... j'espère que ce n'est qu'une affaire de cliché.

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  13. J'en connais qui sont dans le pétrin de s'être mis en tête de trouver une fille "bête".

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  14. @kalimate : tout l'art de la vie est de travailler perpétuellement sur soi :)

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  15. @Kalimate
    "Les hommes fuient les filles intelligentes"... Ohla !!! cela ressemble à un poncif de cœur tendre déçu par les hommes... ;)... Je ne suis pas d'accord mais à toi je te pardonne tout :) ... J'aurais un peu nuancé en disant "CERTAINS hommes n'aiment pas les filles intelligentes..."

    Mais je suis bien d'accord avec toi ! Rester sous les cascades quand le ciel se fâche est un bonheur particulier... J'aime cela !

    Content de te lire l'aérienne !

    Bien à vous tous
    al.

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  16. Yuggy! ils n'ont qu'à assumer leur choix.

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  17. Mounir, c'est rare les gens qui avoue leur échec, leur passage et vide et rare encore sont ceux qui écoutent la petite voix à l'intérieur d'eux mêmes!

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  18. aie, aie! le grand Al est de retour!une bien longue retraite. J'espère que le temps du silence méditatif, contemplatif est terminé.
    reviens souvent Al,
    merci d'être passé et surtout d'avoir réagi...mon Tout.sourire

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  19. Je suis aussi grand que mes 1m73. Même que parfois il m'est difficile d'être à la hauteur...

    Cela m'arrivera souvent. J'aime le silence !

    Je te reviendrai aussi souvent que l'humeur l'accorde. Mais toujours avec plaisir !

    Bien à toi mon aérienne !
    al.

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