samedi 30 avril 2011

Marrakech, L' écorchée... vive


 Polyphonie
Marrakech, telle Cherrazade des Mille et une nuit,

Envoûtante séductrice par sa beauté, par ses voix

Une multitude de voix narratives et narrantes.

Carmen certes, elle renaît dans l’imaginaire de tout un chacun comme espace d’envoûtement, comme chemin d’initiation, mais aussi comme une désillusion. Une blessure saignante.

Marrakech, espace de rêve, de déception aussi

De tes voix et à la recherche de ces voix on se perd dans tes voies. Seuls les initiés s’y connaissent et s’en sortent ou plutôt se retrouvent.

Marrakech, ma belle, ma fascinante, mon étoile filante. Marrakech mon cœur, mon corps, mon cor…la voix prends corps dans cet espace, elle m’interpelle, me fait sienne, j’y adhère je me laisse séduire, dans ses voies elle me conduit, par ses voix elle me guide.

Des étrangers, des enchères des ventes…

Des rumeurs obscènes…

De toi je me rapproche : jalouse, je les repousse et te conjure de ne point m’ignorer un jour.

Quand à mon appartenance je fais quête.

9 commentaires:

  1. il était une fois sept hommes en colère
    qui pourtant ne disaient rien
    se tenaient morts sans rien reprocher
    aux gens qui n'étaient pas de bien
    aux gens qui convoitaient leur bien...

    peut-on convoiter l'immatériel ?
    se demandait l'écolier
    la terre, le soleil et le vent
    comment les tenir en une main serrée ?

    la terre le soleil et le vent
    dont marrakech est pétrie
    dont marrakech est tissée
    dont marrakech est métissée...

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  2. Survol réussi d'une ville qui du vil fut frappé
    Ses saints entre terre et ciel perchés
    l'olivier ne sait plus s'il doit fleurir ou voler
    ...
    Très émouvant Salvadorali.

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  3. -j'ai écrit, dit l'écolier, mais la mer s'est couchée sur le sable et a tout effacé
    -recommence, répond le maître, logiquement jusqu'à les fin des marées
    ;-)

    merci kalimate, pour cette invitation à refaire la fête avec feu Boujmiî et ses petits gars de la chanson !

    c'est vrai que c'est la fête du Peuple en ce moment ! sans doute, bien peu ont su dire, mieux que les Gens d'el Ghiwane, à quel point nous devons des Hommes nous inquiéter... sans parler de la vie que mènent les mouches dans la laine des peaux tannées ;-)

    mais cette chanson renvoie trop à l'indignation populaire qui n'a jamais cessé, au Maroc, de se dresser (ne serait-ce qu'en chansons) contre l'arbitraire et l'iniquité israélo-sioniste, pour ne pas en souligner cette dimension-là également.

    d'ailleurs je me demande si les manifestants du 20 février ont prévu d'afficher la cause palestinienne -pour laquelle le peuple marocain s'est longtemps battu- en tête de ces affiches militantes qui fleurissent avec rage depuis le début du printemps des libertés...

    et la révolution poétique, c'est pour quand ? il n'y a pas que la politique, dans la vie !

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  4. Dans quelle profonde réflexion m’entraîne-tu Salvadorali!
    Une entrée bien philosophique dans sa simplicité élémentaire, un plat de résistance bien politique et la cerise sur le gâteau bien poétique.
    Si l'on se place sur le plan exclusivement politique, j'avoue cher ami mon inefficacité réelle à réussir cette réflexion. Aucun principe si noble soit-il ne peut justifier la violence , l'oppression qu'endure un peuple...Il y a des moyens meilleurs que d'autres pour atteindre un objectif selon les conditions données. Si ce Mouvement de liberté fleurit, c'est peut-être il est temps de mettre en valeur cette nature humaine qui veut qu'on est difficilement dirigeables: faire sortir la "bête" qui s'appuie sur la loi et sur la force, et j'avoue que cette force frappe est bien massive et elle a réussi à faire plier toute résistance de l'état...Cependant , j'ai bien peur que ce ne soit qu'une tactique de ruse: c'est dans le dosage intelligent de l'une et de l'autre que s'accomplit l'action politique efficace....
    j'arrive à terme de mon commentaire et j'aimerais clore par cette citation :

    "L'appétit du pouvoir est tel qu'il se loge dans le coeur de ceux qui y ont des droits, mais aussi dans celui des autres".

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  5. je t'entraine là où cette chanson et ses paroles invitent à se recueillir, devant le monument aux martyrs de toutes les politiques indignes de ce nom.

    mais tu fais bien d'évoquer, à travers cette citation, le pouvoir comme un droit, dont se prévaudraient certains et que d'autres n'auraient pas... si tant est que l'exercice du pouvoir puisse être considéré comme une quelconque gratification auquel chacun aimerait avoir droit ;-)

    pour ma part je préfère envisager la pratique politique comme un devoir. auquel le peuple doit également contribuer. par exemple, les rédacteurs de la prochaine Constitution devraient penser à rendre le vote obligatoire...

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  6. La ville aux 7 HOMMES ( Saints, 7Rijal ) n'a pas laissé que 7 jours pour identifier son agresseur.
    We love Mkch :)

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  7. "Holy night me dit-elle. J’aurais eu presque envie de chanter « quand passent les calèches… » mais la cigogne est en rade sur le grand rocher des Rhamna. Le bec, tout comme le rêve, est cassé…dilué, l’ocre fait dans le sale comme l’os dans la moelle où je suis chien sans tiques et malsain, rongeant au détour d’une ruelle un reste de souvenir comme la nostalgie ronge le présent . J’ai pourtant longtemps loué la voix d’octobre de la ville au regard d‘automne que je ne retrouve plus.
    Le Toubkal semble avoir fermé un œil que mille et un mendiant se partagent d’un regard concupiscent… et l’ocre se fait terne sur l’asphalte nauséabond où j’ai encore versé une larme à l’agonie de mon pays où danse le serpent…."

    kb…dans un témoignage qui devient d'actualité suite aux derniers évènements

    ps: bessa7a la nouvelle tunique :)

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  8. Allah i3tik sa7a Kb, je trouve aussi que des livres c'est plus approprié à un blog littéraire ;)
    Ton écrit est très émouvant Kb. Il me parait un témoignage d'un amour sans égal pour la belle ocre.Un style fin qui sublime notre ville au nom sanglant.

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  9. Mounir, Marrakech te porte dans son coeur. merci pour ta trace. :)

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