La prisonnière

   Écrire sans avoir recourt à des références. Écrire "librement"  , laisser  les pensées vrillant en idées serpentines dans un mouvement ascendant: cor, entonnoir... Exercice contraignant. les références, les livres, les citations trottent dans ma tête, m'assaillent. je suis envahie , prisonnière  d'un ordre préétabli, d'un savoir académique, de connaissances pervertissant mes sens.

 Je quitte  mon gîte, la ville ancienne ma destinée. les ruelles étroites. je laisse mes pas me guider  et m'enfonce dans ces boyaux  de terre. ma vadrouille  m'emmène dans des contrées non visités,mes rêveries du promeneur solitaire débouchent sur un tumultueux souk où les couleurs chatoyantes des étalages de marchandises ravissent au lieu des fleurs. le regard absent et la démarche floue interpellent les gens que je rencontre. on me prend pour une touriste égarée. 

Égarée fus-je sans être une touriste. une étrangère dans mon pays, dans mon bled. Lesdifférentes langues fusent de toute part... noyée je fus dans une babylonie sans tour. 

Je fais un tour dans cette ville mythique démythifiée. Les visages semblent heureux. Une place comme un coeur qui bat; et bien soit, tout le sang ne réussira jamais à la rendre humaine.

J'abandonne ce spectacle de bonheur extravagant, je me retire dans le dernier élan d"humanité robotisée. Conditionnée oui je le suis, avant que je nais. Je fais confiance à mon instinct... la confiance se construit de la peur de l'abandon de l'autre,de la capacité à la solitude, de l'absence.

Un beau jour je nais libre... suis-je antérieure à ma naissance?