jeudi 23 décembre 2010

Flou crémeux




Par les temps bleuâtres,
 au fond d'un locus terribilis pénombre inquiétante,
 les portes et les fenêtres claquent et rient jaune,
 un fil écarlate s'échappe de mes veines ,
parcourt ce ruisseau et s'accumule en amas rouge cendre, 
ou cerises sans reine hors saison,
à voir ce coeur ouvert, mon sang ne fit qu'un tour ,
nuages noirs, erreur forcée
mon horizon devient ocre , je vacille ...
mon sang ne porte-t-il pas une partie de mes secrets? de mes souvenirs?
...
et par ce partage je diffuse mes semences dans un geste altruiste
et je coule et coule,
 me meurs et glisse hors de moi,
 hors du temps simple, clair , gris par moment
...inconsciente,
 le corps se débat , griffe et  blesse dans cette demi-mort.
le réveil se fait doux, ouaté, flou crémeux
odeur de caramel et amande douce
sourire espiègle
 une Ondine peut-elle se noyer et souffrir dans une fragrance vanille noire?
Il me fallu un si grand effort pour me recréer
telle que j'étais et ne me le suis plus sentie
fût-ce le goût d'un fruit
me rappeler, c'est déjà m'oublier un peu
abolie, détruite émail inerte et factice
ce sang qui coule dans mes veines et veinules,
est-il tout à fait le même?
Suis-je la même que l'ancienne que j'étais?
Autour de moi flottait déjà les nouvelles
que je serai...



vendredi 12 novembre 2010

Rêverie océane



Des idées, n'importe quelle idée.
 L'écriture déserte mes cieux. Je me dois d'écrire: scribouiller, gratter le bois, griffer la peau, fendre le sable , creuser les surfaces lisses des pierres...Que dis-je?
  Démesure et rêve  rit de la grandeur.
La nuit s'annonce douce et paisible,cependant mes pensées me torturent. Partagées entre quiétude et regrets.
 J'effleure mon clavier de ce toucher tous mes 
sens s'enflamment . tisser des toiles, filer les étoiles. le fil est solide je reste suspendue à tes lèvres, à tes paroles tues.
Meurtrie je cherche ma sérénité dans le jeu des vagues. 
J'écrivis un poème sur les galets.. et sur un lit de galets j'étais couchée...
au bord de la mer, je laissais les vagues me chatouiller ... une vague coquine m'a adoptée... Elle effleurait  ma peau de ce toucher divin,s'éloignait  puis revenait à la  charge...avec un peu plus de force,  me balançant puis se repliait triomphalement...
 La petite vague folle... me faisait rire... elle me poursuivait n'importe où j'allais...
Le jeu ne se termine jamais comme on l'espère...
En s'éloignant de la mer, elle trépassa sur le sable chaud... je l' accompagnai jusqu'à son dernier soupir...

J'admire la naissance d'autres vagues.
 Je médite ce temps crépusculaire, les rayons anémiques du soleil mourant chatouillent mes pupilles qui se dilatent d' émerveillement 
Chevauchant un tronc de cocotier je fus prisonnière des vagues. 
Pour l'observateur, quel tableau sensuel offre cette vue!
respirer l'air marin, se faire éclabousser par les vagues désenchante tous les sortilèges.
la marré continuait à monter et l'eau  m'entourait . 
Elle glissait furtivement serpentine. Bientôt la fosse me séparant de la plage caillouteuse allait se remplir.
 N'est-il pas superbe de se trouver captive de l'océan?


mardi 19 octobre 2010

Fil de Rien



Par une nuit d'octobre
Une ombre amie vient me border
Quand je la lis
Je l'écoute bien
Quand elle me parle
Je perds le fil
Et mes idées
Et elle enchaîne
Et je tourbillonne
Dans un labyrinthe de symboles.
...
Fille d'automne
Feuille après feuille
Le vent effeuille ta résistance
Tu t'éparpilles en douceur
...
Puisse-tu vivre et te souvenir
Et en rire
Quand le ciel devient Gris
Et par manque de vent
Tu t’asphyxies. 

jeudi 30 septembre 2010

Compte à rebours ou temporalité.




Le téléphone sonne, une voix mielleuse, passionnée
« Je viens juste de rentrer de voyage, tu me manques plus que tout, il faut absolument qu’on se voit j’ai une bonne nouvelle pour toi,une nouvelle à fêter…
Elle répond : Mais tu sais très bien que je travaille, on est au beau milieu de  la semaine…
Il insiste.
Elle cède : si tu promets que je serai de retour vers 23h c’est ok.

Il arrive en retard d'une heure au rendez-vous et déclenche ainsi le compte à rebours de ses actions en baisse..

Il lui dit : puis-je baisser la musique. Ici repose ma défunte femme, il indique du doigt le cimetière, des larmes qu’il n’essaie pas de cacher perlent dans ses yeux.
Elle pense : à ce jeu tu perds, pleurer ta défunte femme en la présence de la femme que tu projettes épouser. Quel manque de délicatesse!
Le bruit des notes en baisse emplit ses oreilles au même moment, elle comprend la raison qui le pousse à traverser la ville entière alors que les endroits les plus branchés ne sont qu’à 5mn de chez elle.
Un deux points s’enlisent.

Ils arrivent enfin à destination. Du premier coup d’œil, elle  déteste l’endroit. Sorte de club, cabaret. De l’accueil  chaleureux que son compagnon reçoit du personnel elle conclut que monsieur était un habitué.
Des points  en baisse. Oups ! Il ne reste presque plus grand-chose à perdre.

 Par contre,la lune était magnifique ce  soir là. Il a plu en fin de journée, la nuit était douce et l’herbe encore mouillée. Ils s’installent à l'extérieur.

Il lui dit : sauve-moi, j’ai besoin d’être sauvé, épouse-moi.
Elle n'était pas surprise.plan maman idéale de substitution pour ses adorables enfants en bas-âge, elle en était consciente. Mais, elle s'attendait à plus qu'être une maman.
Elle pense : comment te sauver alors que tu te noies dans ta bouteille de vin, tes verres de whisky, tes bières… tu nages contre courant, je ne peux nager que dans de l’eau claire.
Un, deux points se perdent.

Il lui dit : envie de toi…envie de te voir, te sentir, t’admirer des cheveux jusqu’aux bout de tes ongles… laisse-moi t’emmener an désert, vers ces plateaux magnifiques que tu admires tant, rien que nous deux…Je t’apprendrai à aimer, tu m’apprendras le ciel et ses étoiles…
Elle sourit d’un air malicieux et pense qu'elle en a marre des paroles qui s'évaporent tantôt dites.
Il continue avec plus de confiance : je te ferai l’amour comme tu ne l’as jamais fait, encore plus, je te ferai découvrir des zones de plaisir que tu n’as jamais rêvé d’atteindre.
 un doux fourmillement lui parcourut le ventre Mais, il lui faut plus que des promesses  pour la séduire.
 ...
Sur le chemin de retour, monsieur était bourré, elle a eu du mal à se tenir loin de ses mains baladeuses. Sa luxueuse voiture allait deçà, delà et avait du mal à rester sur le droit chemin. Le comble, pris du hoquet elle lui demande de s’arrêter.

Elle pense : ton score diminue à une vitesse que tu ne peux imaginer.

… Elle vous fait grâce en ne relatant que  quelques bribes ce cette soirée qui fut longue à en mourir d'ennui. D'habitude, Elle est une bavarde, mais là, elle ne fait que "Penser".

La coupe d'amertume pleine, les poumons pollués… Suffocante elle abandonne le navire et claque bien la portière derrière Elle. Il est 2h30 mn du matin, elle se prépare à dormir pour pouvoir se lever à 7h. Ses pensées la torturent les ombres de son passé qu'elle a cru oublier reviennent en force. Comment allait-elle tirer son épingle du jeu sans blesser qui que ce soit? Elle se rappelle qu'elle n'a plus le droit à l'erreur. Elle n’arrive à fermer l’œil. Elle se lève. Une douche chaude lui fera le plus grand bien pense-t-elle, elle la détendrait et probablement effacerait ce qui reste de cette soirée désastreuse.
C'est avec des difficultés qu'elle arrive à fermer l'oeil.Un bruit assourdissant de chant de canaris vient la tirer de son sommeil. Point de canaris, que la sonnerie de son portable. Elle répond avec toute la gentillesse humainement possible qu'elle a passé une soirée nulle et qu'elle a un début de migraine puis raccroche...

Il y a des gens qui ne savent pas lire les signes, un non pour eux c'est un oui, un silence est un encouragement à poursuivre leur bavardage vain, à la limite de l' harcèlement  ...
Croyez-vous que le Nain a compris le message? Moi j'en doute, quand à Elle, bien fait pour elle, elle n'aurait pas dû répondre au téléphone ...rires... C'est bien le temps de l'oralité. Heureux qui a l'âme pure et la capacité de démasquer l'imposture; de traverser cette exhibition agréable sans en périr .


samedi 28 août 2010

Clairvoyance




La pleine lune me nargue

derrière ses nuages blancs elle m'épie
et oublie dans son ignorance
qu'un joli contour d'une beauté
séductrice de blancheur voilée 
ne saurait échapper à des regards ébahis

la belle
se détache lascivement de ses tissus
posture princière d'une reine
dans un ciel constellé

une nuit de pleine lune
l'une fait oublier l'autre
lunatique je suis 

jeudi 1 juillet 2010

Les mues



Pluie princesse des lieux nous a quitté en cédant la place aux rayons torrides d'un soleil radieux. Jouer la muse m'amuse. Je contemplais ,allongée, ce morceau de ciel. J'aime cette parcelle où s'étirent des nuages dolents. leur mue me fascinait. Absorbée par une myriade de sensations éparses, je n'avais pas senti l'assombrissement soudain du ciel.

Il fallait ramasser le linge qui pendait ici et là sur des lignes rectilignes. Beaucoup de joie se sentait dans cette course contre le mauvais temps. La pluie est la bienvenue là-bas où je suis née. Elle adoucit l'humeur, adoucit l'atmosphère, déride les visages anxieux et brûlés.

Petite, ma grand mère me conseillait de dénouer mes cheveux, de les exposer aux gouttelettes de pluie. Parait-il, la pluie avait des pouvoirs surnaturels bénéfiques aux cellules capillaires. Je souris et continuai à ramasser le linge.

Comment dire le vent qui jouait de mes cheveux dans tous les sens? Sinon se laisser imprégner par sa paroi et avancer dans sa direction , le pénétrer en sachant que derrière, au loin des particules de ma peau et mon odeur , arrachées de ce contact,  l'accompagnaient dans sa course fougueuse.
Pluie princesse des lieux donne une nouvelle vue au paysage avancé. Je me mis à repenser à cette histoire de Muse.

Socrate racontait un jour à ses amis qu'avant la naissance des Muses, les cigales étaient des hommes. Mais quand la voix modulée vint au monde, il y eut des êtres si amoureux de chanter que leur gorge ne perdit jamais, par la mue, son pouvoir de soprano. Ils chantaient. Cette passion leur fit oublier le boire et le manger. Ils passaient ainsi de la vie à la mort sans même s'en apercevoir. De ces hommes naquirent les cigales. les Muses leur accordèrent le privilège de pouvoir se passer de nourriture. Dès le moment de leur éclosion, et jusqu'à leur mort, elles chantent inlassablement, sans aucun besoin d'eau ni de sel.
...



lundi 31 mai 2010

Prélude de la vie, terre des hommes, ma mère.



Titre du célébrissime  humaniste Saint Exupéry. La Terre des hommes


Que faire, que dire, quand le titre dépasse tout dire?  Un projet grandiose certainement si l'on se réfère au contenu et son champ sémantique.
Terre et homme.
 Si la terre est mère nourricière ,l'homme  semble être un parasite loin de l'humanité et des principes humains célébrés par les anciens qui vivaient en parfaite symbiose avec cette mère tantôt tendre tantôt caline ou canine. Une mère reste une mère.

Généreuse, elle donne jusqu'à le un sixième de la masse adipeuse cérébrale, son ossature, son fer, ses sels minéraux... à son bébé.

Entrailles curieuses, utérus triangle d'eau.

Si la délivrance pour l'enfant est une souffrance, pour la  mère c'est la dépression, la déperdition, la déchirure, le déséquilibre hormonal , physique, psychique, affectif.

Ma  mère, ma foi, mon foie siège de la montée des énergies accomplies.
 Je t'aime.

Entrailles curieuses, foie triangle de feu.

Il devient de plus en plus évident que pour que la lumière soit perceptible, il faut auparavant descendre dans les profondeurs de la terre qui en recèle les énergies.

Au coeur même de son être, la mère porte le soleil .


l'amour est don est aussi réceptivité. Jaillissement , irradiation sans fin.Il est aussi vide parfait et totale attraction.

Ma mère, berceau  du seul printemps, matrice du seul soleil qui donne la vie. Là, brûle le feu qui ne consume pas.

jeudi 1 avril 2010

Pause

*
Si vigoureuse fut mon imagination, sans cesse se heurta-t-elle à un mur de règles. Et je devais d'escalader cette falaise avec mes boulets noirs.Du coup je me demandai d'où le fer tire-t-il sa couleur rouge vive sous les flammes?
Ma flamme fut autre, ou dussé-je dire inflammation ce qui est plus proche de l'exactitude.Le désir, lié au principe du plaisir, supporte peu par lui même le délai: il est égocentrique et magicien. Il exprime la force de la vie, non l'adaptation objective et courageuse aux nécessités présentes.
Rêver de châteaux en Espagne, du grand amour, de grandes richesses, ou uniquement de romances sans lendemains n'est ni indiquer les moyens de les obtenir, ni être capable de supporter la longueur du chemin qui peut y conduire. Le désir peut se décourager devant l'obstacle. Sa force ne donne pas automatiquement le pouvoir de persévérer.
La vie et les hommes me firent renoncer et abandonner la partie. J'affrontai l'épreuve sans faiblir alors que mes neurones furent rongés: ni matière blanche, ni matière grise ne furent épargnées encore moins le corps jaune.
Blanc,jaune, rouge, gris mon spectre lumineux éclatait en une danse douloureuse de lambeaux éparses.
Ce coeur jaune souffrit-il cette étreinte mortelle aussi passionnelle soit-elle?
La lumière et ce qui s'accomplissait sous la lumière retinrent mon attention vagabonde, me donnèrent le vertige. Fallait-il voir de mes propres yeux ou de ceux de l'insecte?
La nature me dévoila en avant première une leçon de sincérité sans pudeur aucune sous mes yeux ravis de voir tant d'ardeur et de passion. Quand la vie nous offre un moment de répit, le saisir est de rigueur.
Le cercle jaune de la fleur débordait de séduction, mué en la forme même que le désir de l'abeille appelait. Un coeur palpitant tapi dans sa forme d'objet offert à ce désir agité de frissons au bord de l'écroulement.
L'instant de se mêler à la vie, se livrer au grand jour, au secret de sa raison d'être. L'abeille s'y noyant d'ivresse, frénétique. Et la fleur qui en son sein accueillit l'insecte se fit elle-même jaune.
Dans mon univers glacial, malgré la chaleur perceptible en petites vagues printanières, toutes choses se retrouvèrent à égalité. Le charme s'évapora entre le vol de l'insecte repu, les secousses de la fleur et le bruissement de la brise se faufilant entre les branches.
Les sentiments qui me parcoururent, s'éteignirent.Je m'immobilisai. Le temps seul se mouvait encore.
Chaque fois que je voulus me perdre dans le bonheur et les voluptés de l'existence, a-il une seule fois feint de ne rien voir? Et eussé-je le désir de m'y incorporer, ça ne pouvait être que pour un instant... l'instant d'une leçon des choses de la vie.
*

samedi 6 mars 2010

Figures de style

...
La copie originale:oxymoron ou oxymore,
deux termes qui s'annulent
et pourtant
Le négatif n'existe pas
le négatif n'est qu'illusion
ombre du problème
alors que
le non-être existe bel et bien
par rapport à un être qui n'est lui même que répétition
commencement, recommencement de l'étant
une copie conforme
cependant
une origine n'est assignée que dans un monde qui conteste l'originel... autant que la copie
fondement d'un monde déjà précipité dans l'universel effondrement.
Le négatif est une illusion
c'est seulement l'ombre des problèmes
une identité: un Je, un Moi anaphorique
combien grossier paraissent les oppositions, les conflits, les contradictions les antithèses, les affrontements, les confrontations?
Profonde dénaturation dans un monde à la limite d'une dégradation
La ligne du hasard tisse les singularités
coups de dés
ou problème du lancer?
une image falsifiée
du problème on n'a que son ombre: faux problème...
Si bien que
La solution se trouve toujours pervertie par une inséparable fausseté
...

jeudi 4 février 2010

Rire flou



C’est fou

Le ciel et son rire fou

Affolée je fus

Son rire éclata comme le tonnerre

Ma poitrine se soulevait sous ses spasmodiques vibrations

Un rire vrai, un rire tendre

Me caressant le creux du cou

Quand le souvenir revient la sensation aussi

Et mon rire enchaîne le rire du ciel fou

Fou rire ou ciel fou


C’est fou ce qu’on a ri de bon cœur.

mercredi 6 janvier 2010

L'écart


Tel Icar, rien ne me désignait pour aborder la vie par sa surface claire
Par quelle voie ténébreuse et détournée 
Par où prendre la vie à revers
Quelle impasse!
Objet de désir penses-tu?
La vie, disais-je
Aller de l'avant et  continuer à conquérir
Quelle barrière devrais-je franchir?
Limite avant la marge, l'écart.
Incapables de franchir mes lèvres, les mots
Bloqués dans ma bouche, m'étranglaient
Parole
Ouvrir la bouche, s'emparer de la vie
Même en bégayant...




... L'instant prend couleur d'éternité
L'éternité revêtant l'aspect d'un instant
L'inaltérable beauté est capable de paralyser nos vies
De distiller ses poisons dans nos existences
Anéantissement lumière sale
L'instant d'illusion, vol monotone
Tel une pierre, Icar choit
Solitude infinie, 
Fort goût d'absence.