Assise confortablement sur une peau d'animal sacrifié récemment, probablement celui de la fête du mouton...je me demande si on fête le mouton ou on fête la panse emplit de chair de mouton. Ma mère me conta le récit de Cendrillon version marocaine: Aïcha ne connut pas sa mère, néanmoins cette dernière l'avait dotée d'une égide souple et intelligente, capable de se conformer docilement au tissu rêche et rude qu'est la complexité du monde.
Dépouillée de sa peau,arrachée à même le corps, jetée à l'eau, alors que le corps dépecé, éparpillé de sorte qu'aucune trace ne resta de la jeune fille frappée cruellement par un destin jalousement haineux.
Les deux intrigantes ont calculé leur coup sans tenir compte du pouvoir de l'amour qui , ayant empli le coeur de la jeune fille, s'est inscrit en identité ineffaçable sur son épiderme. Tatouage, écorchure identitaire.
j'ai un conte
raconte moi s'il te plait
où il est question de peau
une voix d'outre-tombe
peau de serpent ou de lézard
non, ni lézard ni têtard d'une jeune fille belle comme le jour
j'aime
tell me more
assassinée à l'aube de ses années printemps
par une belle mère rancunière
cendrillon en tragédie
et une esclave dont la noirceur du coeur dépasse la noirceur de la peau
un mélange de cendrillon et de la belle au bois dormant
je t'en prie tu aiguises ma curiosité
tell me more
un zeste de notre culture
un chant de tristesse et de douleur
une jeune fille aimante et tendre
- cette jeune fille c'est toi?
dont la belle mère demande
- elle se reflète en ton miroir
de lui cueillir des grenades
d'un grenadier qui fleurissait au dessus d'un puits.
Un puits profond mais aussi ventre de terre mère nourricière.
L'eau monte, monte..monte , elle ,flotte...la rend à la surface.
Mais hélas, la jeune fille avait déjà rendu l'âme. Morte, les deux cruelles femmes la dépossédèrent de sa peau et tentèrent de faire disparaître le corps, effacer jusqu'à son passage sur terre. La volonté divine en voulut autrement. Sur cette peau , en chaque fibre et noyau de cellule , l'identité de la petite fille s'était gravée à jamais.
Mais hélas, la jeune fille avait déjà rendu l'âme. Morte, les deux cruelles femmes la dépossédèrent de sa peau et tentèrent de faire disparaître le corps, effacer jusqu'à son passage sur terre. La volonté divine en voulut autrement. Sur cette peau , en chaque fibre et noyau de cellule , l'identité de la petite fille s'était gravée à jamais.
Jetée à la rivière, la peau voyageait avec les galets de ruisseau en rivière et finit entre les main d'un issaoui,
haddaoui
troubadour et poète
qu'est-ce qu'il en fait?
tu me fais languir
le issaoui croyant que la peau trouvée était d'origine animale
il l'utilise pour couvrir son bendir
Entre la peau mortelle et la peau immortelle, il y a Aïcha, la vivante. Les poils et les cheveux ont le pouvoir de survivre à la mort du corps, la mort corporelle n'affecte pas leur végétation. Ceci est un fait. Quant à Aicha, c'est de peau qu'il s'agit.
la peau parle, la peau susurre,
la peau chante, la peau murmure...
Le pouvoir de l'amour...
- Et ensuite?
La suite c'est une amélioration après dégradation.
Qu'est-ce à dire?
La suite c'est une amélioration après dégradation.
Qu'est-ce à dire?
Le troubadour et son bendir firent couler larmes et soupirs. L'histoire ainsi faite et surfaite se répandit comme un feu dévastateur. Vite, les rumeurs atteignirent tous les villages , les douars, franchirent les terrasses et les murailles... Sour et diour...arrivèrent jusqu'aux oreilles du père accablé par la perte de sa chair/chère princesse.
- Voilà! situation finale. Malheureuse comme fin. Le père ne verra jamais sa fille, ce n'est qu'un bendir qu'il récupère. Il va la récupérer n'est-ce pas?
Tout vient à celui qui sait attendre et écouter. Sourire.
-Chair ou chère? tu me déroutes tu sais!
Père de l'évidence: le père accueillit l'issaoui et son bendir...compatit avec la douleur de la peau, aima son chant, puis saisit d'une étrange envie prit le bendir entre les mains du troubadour, le caressa doucement avant d'en frapper la peau d'une tape légère...et grande fut sa surprise quand la voix d'outre tombe l'interpelle:
" hda 3lya ya baba hda 3liya
7eb ramane darha biya
ou lka7la zelghat biya"
- Il reconnait que c'est de sa fille dont il s'agit?
Evidemment que oui! Il écouta la voix jusqu'à la fin , se leva comme un somnambule.Sa colère fut si grande que même les corps des deux femmes meurtrières, attachés à deux chameaux, écartelés et éparpillés, n'assouvirent sa soif de venger la mort de sa fille.
- Rouh 3ziza 3end Allah
Ainsi, la voix se tut. La surface tendue avait besoin d'être calmée.
Passe l'ange écorché... sous le regard du véritable succube...
Passe l'ange écorché... sous le regard du véritable succube...
Génialité est la représentation du concept psychanalytique "Moi-peau" ou façon de penser le psychisme depuis la naissance de l'humain jusqu'à son âge adulte, au moment où les névroses et psychoses s'expriment le plus activement..."Je ne perd jamais mon temps à te lire. Chaque phrase, chaque expression le prouve.Agréable style incisif certes, mais demeure poétique et très contrasté. Je me demande quel est ton livre de chevet ces jours-ci? ne serait-il pas les Chants de Maldoror?
RépondreSupprimerIl y a "jeu-conte" et le Comte de Lautréamont :-)
Mon très cher Youssef,
RépondreSupprimernotre plaisir est de nous lire sans nous phagocyter... tout est littérature, que se soit chants de Maldoror ou des frissons d'horreur.Il parait que c'est aphrodisiaque comme lectures.
Rires.
NB:Continue de me lire l'Affreux ;) tu n'es pas le centre de l'univers, et ceci ne tourne pas autour de toi.
Center of the universe-the Eagles.
RépondreSupprimerSouhail, est-ce une chanson?
RépondreSupprimerincorrigible!
Ton conte me donne le frisson...
RépondreSupprimerLes frissons de l'horreur.
RépondreSupprimerSi la peau m'était conté et elle le fut par des mots à fleur la peau ... La duchesse peau de vache et la comtesse peau d'âne saluent ton oeuvre Ô griotte, cerise à tes heures perdues ...
RépondreSupprimersamedi, à 13:03
Sou tu t'enfonces trop à glorifier mon "art" de conteuse :)))) remarque, la peau n'est que la surface, le portail des abysses .Merci princesse à la peau délicate.
RépondreSupprimerainsi soit il!!!l'espace, le temps sont à géométries variables!ou l’inconnue n'est pas une valeur absolue mais restons positif!ce n'est qu'une théorie???
RépondreSupprimersamedi, à 13:22
Entre réalité scientifique et fiction ,il y a le rêve et la création. L'espace est variable, le temps est élastique et ceci n'est qu'un conte :)
RépondreSupprimerRavie Samir :)
j'ai bien compris que tu veux mettre les choses dans leur contexte, et les importunistes à leurs chères études; ceci relève de l'art et de la subtilité.
RépondreSupprimerà part la théorie de la relativité d’Einstein, tout le reste est subjectif jusqu'à l'écœurement.
RépondreSupprimer:) merci de me trouver subtile mon très cher.
Merci d'habiller mon clair de lune de l'aura de ton verbe combien subtile. J'aime ce que tu nous ra conte..
RépondreSupprimerJoliment dit cher artiste oh combien généreuse :)
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